Sex Magick

La magie sexuelle

Comme bien souvent, il est compliqué d'entrer dans ce type de sujet sans s'attirer les foudres de la bienséance judéo-chrétienne ainsi que la censure de certains sites, donc on va rester soft! Tout d'abord, nous allons voyager un peu.

Dans les religions d'Extrême-Orient, tel que l'hindouisme, le sexe est sacré, il est considéré comme une voie utile, voire nécessaire, à l'éveil. On y retrouve une symbolique très portée sur la chose comme les représentations des Yoni et Lingam unifiés symbole de la création, ainsi que d'innombrables sculptures tantriques représentant toutes sortes de pratiques (dont certaines pourraient en choquer plus d'un...). Le tantrisme, dans sa forme initiatique, reprend la dualité masculin-féminin qu'il transcende par des pratiques yogiques visant équilibrer ces forces énergétiques. Une certaine proportion de ces exercices met directement en œuvre des pratiques sexuelles (en couple) mais ce n'est pas la majorité des pratiques comme on pourrait le croire en occident où tantrisme a une connotation de "yoga sexuel". Néanmoins, pour schématiser, la partie sexuelle du tantrisme passe par des petits rites pratiques comme rire, chanter ou danser mais aussi par une autodiscipline qui permet de contenir ses pulsions pour les sublimer et cette seconde vient de la pratique du yoga. Cette ascèse ouvre la voie du premier au septième chakra lors de l'acte. Ne dit-on pas atteindre le septième ciel pour définir l'orgasme?

Nous allons faire un parallèle entre les chakras et les sephirot. Malgré que les croyances soient totalement différentes, l'arbre des sephirot et les chakras sont très proches, on peut faire correspondre Malkuth à Mūlādhāra (1er chakra), Yesod à Svādhiṣṭhāna, le couple Hod et Netzach à Maṇipūra, Tiphareth à Anāhata, le couple Geburah et Chesed à Vishuddha, le couple Binah et Chokmah à Ājñā et enfin Kether à Sahasrāra (7ème chakra). Comme on peut s'en douter, le tantrisme donc est totalement compatible avec la mystique juive et c'est le premier pas de compréhension de ce qu'est la magie sexuelle, un système de connexion au monde du divin par le biais des énergies sexuelles.

Le second point nous vient du Lévitique où le sacrifice est très présent, c'est la notion d'ascèse dont je parlais plus haut. Le sacrifice (korban - קרבנ) est une bataille intérieure (korb - קרב). Comme nous pouvons le comprendre par voie initiatique, pour se rapprocher du divin, il est plus important de changer en s'éloignant de ses pulsions, que de prier Dieu. Faire un sacrifice n'est pas renoncer à l'envie, elle est nécessaire, mais plutôt déplacer le centre de ses désirs. Le Tsimtsoum (צמצום), la soif et le jeun, induit cette notion de restriction et d'autodiscipline. Les kabbalistes disent fréquemment que le Tsimsoum a précédé le big-bang, il est le principe même de l'accumulation d'énergie pour une plus forte puissance créatrice. On commence à comprendre pourquoi certains mages utilisent les énergies sexuelles pour leurs rituels car il permet dans un laps de temps plus court qu'un jeun de plusieurs jours d'augmenter la puissance d'un rituel.

Le troisième point vient du passage de Daath, ou des abysses, pour cela, il faut plonger, surmonter ses craintes, ses peurs les plus intimes, flirter avec le bien et le mal et aussi se débarrasser de son égo pour réussir. Et quoi de plus facile que le sexe pour le faire? Commençons par les craintes, elles sont dans tout acte sexuel d'une force dévastatrice qui empêche le passage de Daath et ne permet pas d'atteindre le septième ciel ou niveau (Kether). Peur d'avoir mal, peur de ne pas satisfaire son (ou sa) partenaire, peur de certaines pratiques, chacune de ces craintes sont autant de barrière qui empêche de passer à l'étape supérieure et l'atteinte de la force créatrice. En ce qui concerne le bien et le mal, facile, il se trouve partout dans la morale occidentale au sujet du sexe. Pour l'égo, nous voyons le même schéma se dessiner, propre plaisir avant celui de l'autre, utilisation de l'acte sans but autre que le plaisir, etc. Ce précepte biblique : « Tu ne répandras pas ta semence en vain » est la concrétisation de la notion de Tsimsoum ainsi que d'utilisation à seul but de création (au sens large du terme au niveau magie).

Pour résumer, les sphères externes des religions ont tendance à interdire le sexe dans un autre but que la création pour de bonnes raisons, l'utilisation fréquente de celui-ci à des fins de satisfaction personnel éloigne de son but principal et développe l'égocentrisme. Dans la magie, son utilisation a un but précis de création, il est donc rapproché symboliquement mais aussi pratiquement de son but principal.

Je ne parlerais pas ici des différentes pratiques comme la masturbation cérémonielle ou bien les actes hétérosexuels ou homosexuels. La seule chose que je puis dire est que, dans chacun de ces rituels, le sexe est sacralisé. Il est donc important pour les personnes qui pratiquent de bien se concentrer sur le but final du rituel et de créer le Tsimsoum. Pour cela, le pratiquant repoussera le plus longtemps possible le moment de sa jouissance, jusqu'au "coma érotique" (moment où la conscience est modifiée par la surexcitation et la descente prolongée du sang dans les parties génitales).

Je finirais par une morale. Certains participants à des cercles de "sex magick" ne sont là que pour le sexe, ce qui tend à décrédibiliser l'intégralité de ces pratiques et rendre inefficace les rituels pratiqués. Même si ceux-ci sont vites démasqués, il n'en reste pas moins qu'il est compliqué pour les néophytes de faire la part des choses entre le bien et le mal.

La magie sexuelle est puissante, c'est donc une pratique à manier avec beaucoup de prudence au risque de se bruler les ailes...

Sortez couvert et take care.

Frater Seth

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