Hérésie Chrétienne

Une analyse du 1er épitre de Saint Paul aux corinthiens

Je souhaiterai revenir aujourd'hui au christianisme primitif et particulièrement sur l'histoire de Saint Paul afin d'envoyer une gentille petite crotte de nez aux dogmatiques qui condamnent la magie.

D'après les historiens, Saint Paul était un juif qui semble avoir persécuté les tous premiers chrétiens ainsi que les païens (je ne suis pas un grand historien des religions alors je m'en remets à Wikipédia). C'est aux environs des années 30, lorsqu'il rencontre Jésus, après sa résurrection qu'il accepte celui-ci comme le Messie. Cela ne veut pas dire qu'il devient chrétien mais uniquement qu'il reconnait, en tant que juif, la dimension messianique du Christ.

Suite à cette rencontre, Saint Paul perd la vue pendant 3 jours et c'est Saint Ananie qui, en le baptisant au nom du Christ, la lui redonne. Déjà, on voit ici une première chose c'est que le baptême au nom du Christ est un acte magique car il provoque un changement physiologique et d'état de santé chez Saint Paul.

Par la suite, Saint Paul est chargé d'évangéliser les non-juifs (les gentils). Pour cela, il voyagera et écrira 13 lettres (des épitres) dont 4 de celles-ci ont été authentifiées. C'est le cas de la lettre aux corinthiens que l'on va analyser ici.

Pour la petite histoire, à Corinthe, malgré une majorité de juifs qui rejettent le Christ comme Messie, il réussit à en convertir quelques-uns qui formeront le socle de l'église de Corinthe, on est donc dans la création du sacerdoce de la religion chrétienne.

Nous allons maintenant nous pencher principalement sur le premier épitre aux corinthiens et le contenu des chapitres 12 à 14 afin de comprendre la dimension « magique » du christianisme de l'époque et la création du sacerdoce.

D'abord, il énonce à qui cela s'adresse dans le chapitre 12 :1-2 « Frères, au sujet des dons spirituels, je ne veux pas vous laisser dans l'ignorance. Vous le savez bien : quand vous étiez païens, vous étiez entraînés sans contrôle vers les idoles muettes. »

Il parle là aux païens, futurs membres du sacerdoce, à qui il doit enseigner les dons, manifestations et opérations spirituelles. Lorsqu'il écrit « sans contrôle vers les idoles muettes », il fait une critique du paganisme tardif de l'époque où la multiplication des déités et entités gèrent la vie de tous les jours, tel que le besoin d'avoir de meilleurs récoltes, être fécond, avoir la santé, etc. mais sont souvent très orientés vers le matériel et très peu vers le spirituel. On pourrait rapprocher le paganisme de l'époque de la magie des campagnes de nos jours avec des temples dédiés à telle ou telle déité en fonction du besoin.

Avec le christianisme naissant, il amène une notion d'élévation spirituelle qui existait déjà chez les juifs avec pour unique désaccord la question du Messie. Les païens attirés par cette voie reçoivent donc un enseignement spirituel où un unique Esprit englobe le Tout : « C'est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés pour former un seul corps. Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit. » -1 Co 12 :13.

Dans 1 Co 12 :4-11, il donne une information primordiale où malgré la suppression des idoles ainsi que des diverses croyances et pratiques associées, ces nouveaux chrétiens membres du sacerdoce peuvent travailler diverses pratiques que l'on appellerait de nos jours ésotériques autrefois appelées dons spirituels : « Les dons de la grâce sont variés, mais c'est le même Esprit. Les services sont variés, mais c'est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c'est le même Dieu qui agit en tout et en tous. À chacun est donnée la manifestation de l'Esprit en vue du bien. À celui-ci est donnée, par l'Esprit, une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; un autre reçoit, dans le même Esprit, un don de foi ; un autre encore, dans l'unique Esprit, des dons de guérison ; à un autre est donné d'opérer des miracles, à un autre de prophétiser, à un autre de discerner les inspirations ; à l'un, de parler diverses langues mystérieuses ; à l'autre, de les interpréter. Mais celui qui agit en tout cela, c'est l'unique et même Esprit : il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier. »

Nous sommes là dans ce que Crowley va appeler la Véritable Volonté dans le « Fais selon ta Volonté sera le tout de la Loi ». On parle bien de Volonté Divine dans l'œuvre magique et pas de droit de faire ce que tu veux dans la vie de tous les jours… D'ailleurs, tout le monde n'a pas les mêmes facultés spirituelles et ni même la vocation à intégrer le sacerdoce, il y a donc ceux qui ont des « dons » que l'on pourrait appeler des prédispositions et les profanes.

Et je suis désolé si ça peut faire « élitiste » de le dire mais c'est comme ça ! On est appelé vers le sacerdoce et les voies spirituelles ou on ne l'est pas ! Et Saint Paul le dit aussi dans 1 Co 12 :27-31 « Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps. Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l'Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui ont charge d'enseigner ; ensuite, il y a les miracles, puis les dons de guérison, d'assistance, de gouvernement, le don de parler diverses langues mystérieuses. Tout le monde évidemment n'est pas apôtre, tout le monde n'est pas prophète, ni chargé d'enseigner ; tout le monde n'a pas à faire des miracles, à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter. Recherchez donc avec ardeur les dons les plus grands. Et maintenant, je vais vous indiquer le chemin par excellence. »

Nous sommes clairement dans le même esprit que ce texte de Crowley : « Le magicien se remplit de Dieu, se nourrit de Dieu, s'enivre de Dieu. Peu à peu son corps se verra purifié par la lustration interne de Dieu ; jour par jour son cadre mortel, effaçant ses éléments terrestres, deviendra en toute vérité le Temple du Saint-Esprit. Jour après jour, la matière est remplacée par l'Esprit, l'Humain par le divin; ultimement le changement sera complet ; Dieu manifesté dans la chair sera son nom. »

En rejetant toutes ces pratiques qui sont la base du sacerdoce chrétien, les éxotéristes prosélytes ainsi que les autorités religieuses depuis des siècles ont perdu la magie derrière le christianisme qui pourtant existaient bel et bien dans les écrits de Saint Paul.

Ce n'est pas étonnant de voir nombre de mages, à force de chasse aux sorcières, de se faire excommunier ou seulement être pointé du doigt comme des vilains petits canards, rejeter le christianisme. Non pas par satanisme mais parce que cette Volonté Divine n'est pas reconnue à sa juste valeur comme une nécessité pour certains hommes qui aspirent à cette Voie parce qu'ils ont été appelé par le Divin.

Je vais aller encore plus loin, ceux qui prêchent aujourd'hui dans les églises ou sur internet sont des imposteurs ! Ils n'ont rien de chrétien si ce n'est le nom, ils ne sont que des kapos d'une organisation qui enferme l'Homme dans une prison matérielle et l'empêche de s'élever spirituellement afin d'en faire des gentils petits moutons.

Et il en est de même pour celui qui se dit chrétien, voit le démon partout, mais en particulier dans l'ésotérisme sachant que ce devrait être la base du sacerdoce à moins que Saint Paul ne soit sataniste…

On va parler des pratiques avec le chapitre 13.

1 Co 13 :1 « J'aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. »

Cette phrase laisse sous-entendre qu'il y a un langage différent pour s'adresser aux anges et que Saint Paul connait ce langage.

1 Co 13 :2 « J'aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j'aurais beau avoir toute la foi jusqu'à transporter les montagnes, s'il me manque l'amour, je ne suis rien. »

Il parle ici clairement de dons de prophétie dont on parlera plus tard ainsi que les sciences des mystères qu'il ne rejette pas mais pour lesquels l'Amour est indispensable. D'ailleurs, ça me rappelle les écrits d'un mec, un mage anglais je crois qui disait « L'Amour est la Loi, L'Amour sous la Volonté. »

1 Co 13 :9-10 « En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles. Quand viendra l'achèvement, ce qui est partiel sera dépassé . »

Dans cette partie, il indique aussi que les connaissances et prophéties ne sont que partielles, ce que tous les ésotéristes sérieux disent. Cela passe toujours par le prisme « lunaire » comme une réflexion d'une autre réalité et d'ailleurs, il donne encore un peu plus de détail sur ce sujet et son aspect lunaire ici : « Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j'ai été connu. » - 1 Co 13 :12

Pour le chapitre 14, je vais faire des gros pavés pour qu'on comprenne l'important de ce discours.

1 Co 14 :1-5 « Efforcez-vous d'atteindre la charité. Recherchez avec ardeur les dons spirituels, surtout celui de prophétie. En effet, celui qui parle en langues ne parle pas pour les hommes, mais pour Dieu : personne ne comprend, car, sous l'effet de l'inspiration, il dit des choses mystérieuses. Mais celui qui prophétise parle pour les hommes : il est constructif, il réconforte, il encourage. Celui qui parle en langues ne construit que lui-même, tandis que celui qui prophétise construit l'assemblée de l'Église. Je souhaiterais que vous parliez tous en langues, mais, plus encore, que vous prophétisiez. Car prophétiser vaut mieux que parler en langues, à moins qu'on n'interprète ce qui a été dit en langues : ainsi, on aide à la construction de l'Église. »

La première chose que l'on peut voir, c'est que Saint Paul encourage les dons spirituels avec un accent mis sur celui de prophétie.

Il explique aussi quelque chose que je disais il y a quelque temps à une personne qui me parlait de collectif avant d'individuel de faire corps avec le Christ. Lors d'un travail magique, on travaille d'abord sur soi (parler en langue par exemple) puis sur le collectif (prophétiser) mais dans tous les cas, ça passe d'abord par l'individu.

C'est seulement après que l'église se construit entre individu. En magie, on le sait tous, chacun a ses spécialités, comme je disais précédemment et que Saint Paul décrivait aussi. D'ailleurs à se propos on va revenir au chapitre 12.

1 Co 12 : 14-19 « Le corps humain se compose non pas d'un seul, mais de plusieurs membres. Le pied aurait beau dire : « Je ne suis pas la main, donc je ne fais pas partie du corps », il fait cependant partie du corps. L'oreille aurait beau dire : « Je ne suis pas l'œil, donc je ne fais pas partie du corps », elle fait cependant partie du corps. Si, dans le corps, il n'y avait que les yeux, comment pourrait-on entendre ? S'il n'y avait que les oreilles, comment pourrait-on sentir les odeurs ? Mais, dans le corps, Dieu a disposé les différents membres comme il l'a voulu. S'il n'y avait en tout qu'un seul membre, comment cela ferait-il un corps ? »

Il décrit là la méthode païenne, chacun sa croyance mais surtout une multiplicité de pratiques et de déités qui ne font pas corps en une même église sous l'égide du Divin (l'Esprit Unique).

1 Co 12 : 19-27 « En fait, il y a plusieurs membres, et un seul corps. L'œil ne peut pas dire à la main : « Je n'ai pas besoin de toi » ; la tête ne peut pas dire aux pieds : « Je n'ai pas besoin de vous ». Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus délicates sont indispensables. Et celles qui passent pour moins honorables, ce sont elles que nous traitons avec plus d'honneur ; celles qui sont moins décentes, nous les traitons plus décemment ; pour celles qui sont décentes, ce n'est pas nécessaire. Mais en organisant le corps, Dieu a accordé plus d'honneur à ce qui en est dépourvu. Il a voulu ainsi qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres. Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l'honneur, tous partagent sa joie. Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps. »

Dans cette suite, il explique la différence avec l'unité du multiple, une assemblée d'individualités différentes qui ne font qu'un sous l'église et un Esprit Saint mais dont chacune garde sa fonction. J'en reviens à ma remarque plus en amont sur ceux qui rejette les ésotéristes de la chrétienté…

Revenons à nos moutons…

1 Co 14 :6 et 9 « D'ailleurs, frères, si je viens chez vous et que je parle en langues, en quoi vous serai-je utile si ma parole ne vous apporte ni révélation, ni connaissance, ni prophétie, ni enseignement ? […] Vous de même, si votre langue ne produit pas un message intelligible, comment reconnaître ce qui est dit ? Vous serez de ceux qui parlent pour le vent. »

Il explique que l'on peut parler en langue mais que ce n'est pas un langage d'homme à homme mais d'homme à Esprit Saint et donc qu'il est important de savoir traduire ce que l'on reçoit du Divin pour le transmettre au profane et il réitère en 1 Co 14 :13-19 : « Dès lors, celui qui parle en langues, qu'il prie pour être capable d'interpréter. Si je prie en langues, mon esprit, assurément, est en prière, mais mon intelligence reste sans fruit. Que vais-je donc faire ? Je vais prier selon l'inspiration, mais prier aussi avec l'intelligence, je vais chanter selon l'inspiration, mais chanter aussi avec l'intelligence. Car si tu prononces une prière de bénédiction selon l'inspiration seulement, alors celui qui est là et n'y connaît rien, comment va-t-il répondre « Amen » à ton action de grâce, puisqu'il ne comprend pas ce que tu dis ? Toi, bien sûr, tu fais une belle action de grâce, mais ce n'est pas constructif pour l'autre. Je parle en langues plus que vous tous, et j'en rends grâce à Dieu ; mais, quand l'Église est rassemblée, je préfère dire cinq paroles avec mon intelligence de manière à instruire les autres, plutôt que d'en dire dix mille en langues. »

Et c'est le travail d'un véritable ésotériste que de transmettre son savoir et ce qu'il a appris afin d'en faire profiter les autres afin qu'à leur tour, ils puissent s'élever, sinon à quoi bon travailler uniquement pour soi si ce n'est devenir un Frère noir…

Dans 1 Co 14 :22-31, il met l'accent sur la tenue de l'église et la séparation du sacerdoce et du profane afin que la transmission de la parole soit faite aux non-croyants et aux non-initiés : « Cela veut dire que parler en langues est un signe non pour les croyants, mais pour ceux qui ne croient pas, alors que la prophétie est un signe non pour ceux qui ne croient pas, mais pour les croyants. Quand donc l'Église tout entière est rassemblée, si tous parlent en langues, et qu'il arrive des gens qui ne sont pas initiés ou ne sont pas croyants, ne vont-ils pas dire que vous délirez ? Si au contraire tous prophétisent, et qu'il arrive un non-croyant ou un non-initié, il se sent mis en question par tous, comme soumis à examen par tous, les secrets de son cœur sont mis au grand jour : il tombera face contre terre pour se prosterner devant Dieu et proclamer : « Vraiment, Dieu est parmi vous ! » Alors, frères, quand vous vous réunissez, et que chacun apporte un cantique, ou un enseignement, ou une révélation, ou une intervention en langues, ou une interprétation, il faut que tout serve à construire l'Église. Et si on parle en langues, qu'il y en ait deux à le faire, trois tout au plus, chacun à son tour, et qu'il y ait quelqu'un pour interpréter. Mais s'il n'y a pas d'interprète, qu'on se taise dans l'assemblée, qu'on parle pour soi-même et pour Dieu. Quant aux prophètes, que deux ou trois prennent la parole, et que les autres exercent le discernement. Mais si quelqu'un d'autre dans l'assistance reçoit une révélation, que le premier se taise. Vous pouvez tous prophétiser, l'un après l'autre, pour que tous en retirent instruction et réconfort. »

Croyez-vous qu'aujourd'hui, dans nos églises, il y ait encore ce genre de pratiques qui ne sont que du bon sens ou les curés ne font-ils que répéter en boucles des règles dogmatiques éditées par des siècles d'utilisation de l'église à des fins politiques ?

Je finirai par 1 Co 14 :39-40 « Ainsi, mes frères, recherchez le don de prophétie, et n'empêchez pas de parler en langues, mais que tout se passe dans la dignité et dans l'ordre. »

Et que le prochain qui me traite de sataniste parce que j'ai choisi la voie de l'ésotérisme et donc du sacerdoce aille bien se faire cuire le cul !

Fraternellement.

Frater Seth

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