Et dieu créa la femme...

Etude de la genèse

La genèse, que de choses à dire sur cette partie de la Torah et de la Bible qui nous prépare à voir tout le reste du livre d'un autre œil. Aujourd'hui, on va essayer d'en avoir une lecture un peu différente et parler du cas spécifique de la sexualité qui est induite par le texte.


Je vais utiliser pas mal de mots en hébreu mais j'ai trouvé comment faire pour les écrire dans un article. Champagne!

"La nuit promet d'être belle
Car voici qu'au fond du ciel
Apparaît la lune rousse..."


Désolé, j'ai dérapé.

Comme ce qui nous intéresse aujourd'hui est la création de l'homme et de la femme, on va commencer directement à la Genèse 1:27, pour essayer d'analyser un peu plus le texte, même si les chapitres d'avant restent intéressant.

"Dieu créa l'humanité à son image. il la créa à l'image de Dieu, il les créa mâle et femelle.". Dans beaucoup de traduction, il n'est pas utilisé humanité mais homme ce qui induit le lecteur en erreur qui pense que l'homme originel était masculin. Ce n'est pas le cas car, en hébreu, l'homme s'écrit גבר et dans la bible, le mot utilisé est bien humanité donc הָֽאָדָם֙. Un second point est que dieu les créa, donc l'homme originel n'était pas seul comme souvent pensé à tord. Si l'on regarde bien le mot humanité en hébreu, il contient אָדָם֙ littéralement Adam, Adam serait donc l'humanité entière formée à l'image de dieu. Ce point, nous amène aussi à une autre dimension de l'image de Dieu qui contiendrait, en lui, les attributs masculins et féminins. Par ailleurs, dans ce chapitre, Dieu est écrit אֱלֹהִים, Elohim, qui est un pluriel ce qui suggère que dieu est une pluralité unie car le verbe créer est lui au singulier. Du coup, on commence à entrevoir le rôle du הָֽ dans le mot הָֽאָדָם֙.

Dans le tétragramme sacré יהוה, chaque lettre a une signification bien précise et cette dimension féminine vient justement du ה que l'on retrouve deux fois dans le nom de Dieu. Le tétragramme sacré commence par un י celui-ci est appelé par les kabbalistes Aba, le père, qui est le premier plan masculin du nom de Dieu. Il est suivi par un ה qui lui est appelé Imah, la mère, qui est le premier plan féminin de celui-ci. Puis, se trouve le ו qui est appelé Ben, le fils et le second ה, Chékinah, la fiancée. Il y a donc dans le tétragramme sacré une égalité homme-femme où la notion féminine est représenté par le ה et une notion d'unité.

On va aller plus loin, au chapitre Genèse 2:22 pour mieux comprendre l'implication.

"L'Eternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'humanité, et il l'amena vers l'humanité." Dans ce chapitre, Dieu est écrit en toute lettres יהוה, ce qu'il faut savoir, avant la suite, c'est que le tétragramme sacré mit à la verticale représente l'Adam Kadmon, l'être humain originel. Dans ce paragraphe, on a encore un problème de traduction ou d'interprétation car הַצֵּלָ֛ע peut à la fois être traduit par côte mais aussi coté. Ce qui nous emmène au niveau de lecture recherché de ces deux chapitres car si l'on enlève le coté du mot הָֽאָדָם֙, on se retrouve comme vu plus haut d'un coté avec ָאָדָם֙, Adam, et de l'autre avec הָֽ, la mère ou la fiancée donc une femme et non la femme. Encore plus intéressant, si l'on retire le coté de l'Adam Kadmon représenté par le tétragramme sacré יהוה, on se retrouve avec d'un coté le י, le père, et de l'autre avec הוה, littéralement Eve.

Le premier et le second verset de la Genèse, nous invite donc à lire le texte totalement différemment plutôt que de survoler la première couche qui se contredirait en lisant la fable dans l'ordre sans la déchiffrer, du type, il créa l'humanité homme et femme puis seulement après créerait Eve qui était censée être la première femme sur terre... De plus, sans un minimum de connaissance de l'hébreu, ces versets nous mettent dans l'impossibilité totale d'accéder à ce niveau de lecture des écrits.

Ces deux versets nous font aussi prendre conscience de la dualité masculine et féminine de l'être spirituel originel. La femme n'est donc pas vue dans cette partie comme un sous-produit de l'homme mais bien comme une part entière de la création ainsi que du divin.

Mais, en prenant une autre lecture du texte, on peut aussi voir, dans la Genèse, tout le processus de procréation, l'homme et la femme, en temps qu'êtres physiques pourraient être assimilés à אֱלֹהִים, le Dieu pluriel qui, en tant que couple (unité יהוה), créée l'être humain à son image, impliquant la multiplication des cellules asexuées contenant l'information génétique donc la mitose. La séparation de la côte de l'humain pourrait elle s'apparenter à la méiose qui aboutit à la production de cellules sexuelles, etc. jusqu'à l'expulsion du jardin d'Eden qui est dû à la femme donnant naissance et qui donc est la cause de l'incarnation de l'âme dans un corps physique mortel.

Bref, la Genèse nous fait voyager et nous donne certains codes qui permettent d'accéder à de vaste possibilité de lecture qui dépassent la simple assimilation femme = tentation / pêché, si chère à nos grandes religions reléguant la femme à la soumise de l'homme.

Frater Seth

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