De l’athéisme à la haute magie

La bio de Frater Seth

Tout d'abord, il est de bon ton d'expliquer ce qu'est la haute magie, pour éviter de caricaturer, je ne parlerais pas ici de sortir un lapin d'un chapeau, grimpé en haut d'un escabeau, ni même de transformer une personne en grenouille avec sa baguette magique en disant "Abracadabra", quoi que...

La haute magie se réfère principalement à l'invocation ou l'évocation d'entités faisant partie des sphères supérieures des religions et de votre propre esprit, c'est important de le préciser. La haute magie est, de part son essence, très proche du "centre" de toutes les religions dans ce sens que les entités dont nous parlons existent dans les trois grandes religions monothéistes.

Certains vous dirons, la magie (au sens décris ci-dessus) est mal, c'est "jouer" avec des forces que l'on ne maitrise pas, et ils ont raison, tout du moins sur le fond!

Ceci étant dit, nous allons entrer dans le sujet...

De l'athéisme au bouddhisme:

Étant baptisé mais ayant toujours eu un esprit "critique", certaines histoires judéo-chrétiennes m'ont bien fait rire lorsque j'ai compris comment on fait les bébés... Non, sans déconner, la vierge Marie qui a eu un bébé! What the fuck!

Continuant dans mon aversion pour un certain ordre établi (adolescence oblige), je suis devenu progressivement athée et anarchiste (ni dieu, ni maitre...) et effectivement cela me semblait être la (ma) vérité. Mais l'était-ce vraiment?

Cette question, il m'a fallu attendre entre 18 et 25 ans pour me la poser, lorsque j'eus deux personnes proches qui sont décédés à quelques années d'intervalle. J'ai commencé à me poser une question existentielle : Qu'y a t-il après la mort?

Bien que n'étant pas littéraire, je suis passé par différentes lectures qui m'ont passionné dont "Le livre des morts tibétains" (Padmasambhava) et "Les portes de la perception" (Huxley). Deux lectures totalement différentes mais qui m'ont ouvert les yeux vers "autre chose" mais sans savoir vraiment quoi...

C'est à cette époque où j'ai commencé à pratiquer la méditation zen et le bouddhisme, pas forcement quotidiennement mais plutôt lorsque j'étais seul et que j'avais du temps pour moi. Cela a duré quelques années.

Du bouddhisme à la mystique religieuse:

Mon réel premier contact avec l'église catholique fût lorsque nous décidâmes de nous marier. Mon épouse souhaitait que nous fassions une cérémonie à l'église, ce qui impliquait une "préparation" religieuse pour ce faire. Par chance, nous voulions tous deux une petite chapelle assez intime et c'est comme cela que nous avons rencontré le curé qui nous a marié et baptisé deux de nos enfants.

Cet homme de foi, assez âgé, était un réel sage, il nous expliqua rapidement l'histoire de Jésus, etc. mais n'était pas focalisé sur le roman et pouvait concevoir qu'on ne puisse pas croire en certaines choses. Mais il fût, pour ma part, un révélateur de ce qu'était (ou plutôt devrait être) l'église dans toute sa sainteté et toute sa quiétude.

Malheureusement, ce saint homme décéda et pour le baptême de notre troisième enfant, nous dûmes nous résigner à aller dans une église plus "traditionnelle" avec tous les travers que cela engendre. Le curé qui nous reçu et pratiqua le baptême était de ses hommes de foi "détestable", ce genre d'homme qui pratique le prosélytisme forcé et ne se concentre pas sur le réel message.

Cette dernière expérience me fit prendre conscience que ce n'était pas l'homme (d'église) qui devait être suivi mais le message. Ayant mûri, je ne suis pas retourné dans mes anciens travers athéistes mais ne suis pas devenu catholique pour autant. Je me suis mis en quête du message...

Pour cela, j'ai cherché, lu, étudié, pas seulement les textes saints des trois religions mais aussi d'autres lectures.

Je me suis beaucoup documenté sur les différents courants religieux et petit à petit, me suis rapproché de la face cachée des religions, le cercle intérieur (dit "ésotérique").

Ce voyage m'a permis de comprendre, en partie, l'essence des religions.

De la mystique religieuse à la kabbale:

Je fis un cours passage par la Wicca qui, bien que très intéressante dans la conception de la vie avec un dieu et une déesse (ouf... enfin eux savent comment on fait des enfants) et axée sur la nature et les cycles des astres, ce qui me gênais quelque peu était ces rituels qui n'avaient pas de signification réel et auquel personne ne savait me donner d'explication réel. Je lus "Le livre des ombres" (Gardner) et étudia Alex Sanders mais mes recherches restant sans réponse, je me remis à étudier d'autres courants...

A force de recherche, je passa par des lectures de plus en plus spécialisées et je découvris la kabbale. Quoi de plus intéressant que la kabbale pour expliquer l'inexplicable et relire les textes sacrés avec un autre niveau de lecture.

Cette découverte me fit me plonger dans une revue complète de mes anciennes lectures en essayant d'en décoder le message. Ceci me poussa aussi à lire le "Sefer-Ha-Zohar" qui me donna des pistes sur ce qui me manquait pour reconstruire le puzzle.

C'est comme cela que j'en suis arrivé à lire "Le livre d'Enoch" (les trois éditions), ce livre qui fût jadis retiré de la bible lors du nouveau testament car il ne plaisait pas au ecclésiastiques, des hommes, qui ne le trouvait pas assez avantageux pour l'image de dieu. Et pourtant, si j'avais lu ce livre lorsque j'étais enfant, je pense que j'aurais pu croire à ce qui était écrit dans la bible car les zones d'ombres se seraient levées...

De la kabbale à la haute magie:

En continuant ce parcours initiatique, je me passionna pour certains auteurs (maçons, templiers, occultistes du début du XXème siècle) qui semblaient avoir décoder une belle partie du message. Je passa par différentes étapes de conscience: Dois-je "postuler" pour un société initiatique comme la franc-maçonnerie, les ordres rosicruciens? N'est-ce pas là, un risque que, d'après mon parcours occulte, je ne me retrouve pas dans leur vision du monde? Auront-ils même la volonté d'intégrer, en leur sein, une personne déjà très ancré dans l'occultisme?

Cette réflexion qui dure encore aujourd'hui pour d'autres ordres me fera, peut-être, un jour sauter le pas...

Mais, ce qui est sûr c'est que je ne rentrerais pas en maçonnerie car la partie "occulte" qui serait intéressante pour ma part, n'est plus totalement leur crédo! Bref, cela était un aparté...

Je m'initia donc en suivant les enseignements d'Aleister Crowley, d'Eliphas Lévi, de S.L. MacGregor Mathers, tout en continuant à suivre en parallèle la kabbale, ce qui me donna quelques clés importantes pour comprendre le système de haute magie dans son ensemble.

Ce dernier point me fit réaliser beaucoup de choses dont les réponses aux questions que je me posais lorsque je pratiquai la Wicca mais aussi sur les rituels pratiqués dans les églises catholiques. Par exemple, je compris enfin le rituel du cercle de protection des wiccans qui me semblait toujours très loin d'être "abouti" lorsque je le faisais et qui, en pratiquant le rituel mineur du pentagramme avait une réelle signification kabbalistique (de même que le signe de croix à l'église que je faisais sans le comprendre vraiment...).

Dès lors, je commença à pratiquer mes rituels, en les faisant évoluer au besoin mais tout en gardant un profond respect pour les forces supérieures.

Conclusion:

Ce voyage initiatique m'a fait relativiser la place de l'homme dans l'univers. Je place désormais toutes les religions sur un même pied d'égalité (dans le bon comme le mauvais sens). La théurgie ainsi que la goétie sont, à mon sens, un enseignement qui permet de s'élever philosophiquement parlant en acceptant par exemple que chaque religion de la terre ont de forts liens qu'ils soient affichés ou non. Il n'y a pas de religions supérieures à la vérité.

Je parle sciemment de théurgie et goétie en même temps car, beaucoup trop d'hommes d'églises ont condamné le second tout en occultant le premier, et cela pour une bonne et unique raison: le risque! Mais lorsque vous avez compris l'ensemble du système, il va de soi que ces deux pratiques ne sont en fait qu'une seule et que vous êtes en constante connexion avec le bien et le mal (à votre niveau d'homme), que vous invoquiez un ange rebelle ou un archange. Il y a des hiérarchies au sein de l'angéologie que l'on se doit de respecter mais ne vous fiez pas aux apparences, vous pouvez demander une action spécifique de bonne intention à un ange rebelle (démon) sans "vendre votre âme au diable" comme vous pouvez perdre votre raison en contactant un archange pour une mauvaise raison ou en ayant des pensées impures. C'est là, tout le dilemme de la haute magie...

Je finirais par un petit laïus concernant Lucifer, oubliez ce que vous avez pu lire ou apprendre à ce sujet. Lucifer, n'existe pas dans la liste des anges du livre d'Enoch... Le plus approchant semblant être Azazel. Cette invention semble, à mon sens, remonter à la Genèse où le serpent donne accès à la connaissance à Adam et Eve. Ce serpent représentant "le mal" est porteur de lumière (la connaissance). Cette même connaissance a un bon et un mauvais coté que l'être humain ne sait maitriser et s'en sert à des fins destructrices pour lui même. Lorsque je lis certains articles concernant les cultes "Lucifériens", bien souvent écris par des prosélytes monothéistes qui font très vite un rapprochement entre les sociétés initiatiques et Lucifer, en faisant l'équation suivante: Sociétés initiatiques = Lucifer = Satan, je me dis que ces gens n'ont jamais été plus loin que la sphère externe de leur propre religion et devraient peut-être s'inspirer un peu plus du message qui leur a été transmis.

Aller à la messe et rentrer chez soi bourré comme un coin pour taper sur la gueule de son épouse, se dire djihadiste et enlever et violer des femmes, être prêtre et violer des enfants, croyez-vous que ce soit plus ou moins "sataniste" que pratiquer la haute magie?

Frater Seth

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